L’île
Montmaur
PAYSAGE / HALTE FLUVIALE / PARC SUR BERGE / RÉSILIENCE / CONCERTATION
Un parc fluvial alliant résilience et tourisme
Etude paysagère et urbaine visant à créer une nouvelle halte fluviale, rénover une ancienne halte et créer un parc en bordure de l’Oise pour développer l’activité touristique et fluviale tout en préservant la biodiversité.
Date
2021
Surface
5.7 Ha
Localisation
Auvers-sur-Oise
MOE
Urban Act / Grelet conseil (Louise Quintana Cheffe de projet paysage)
UN SITE AVEC UNE RELATION À L’EAU FORTE ENTRE SUBMERSION ET MISE EN DÉFEND
Auvers-sur-Oise est une commune rurale (76% de sa surface totale) et touristique de 12,69 km2 qui s’étend sur 7 kilomètres de long sur la berge droite de l’Oise.
Prise entre la rivière et les falaises de calcaire lutécien qui la dominent, elle offre une palette de paysages qui a su inspirer un grand nombre d’artistes, parmi lesquels ont comptera de nombreux peintres impressionnistes de l’École de Barbizon tels que Van Gogh, Corot, Pissarro et Cézanne.
Le site d’étude de l’Île Montmaur se situe au sud-est de la commune, sur les rives de l’Oise, dans le fond de vallée qui le délimitent au sud, et circonscrit au nord par la voie ferrée et le coteau.
Le site est en zone inondable sur toute sa superficie. Un travail de nivellement pourrait permettre de gérer plus durablement les périodes de crues de l’Oise en paysageant ces excès d’eau (jardins d’eau, bassin ou noue de stockage…)
On observe lors de la découverte de l’Ile Montmaur que cette dernière est fractionnée en une mosaïque de paysages.
Si cet diversité présente un intérêt écologique d’un point de vue global ces différents écosystèmes ne fonctionnent pas très bien car ils sont juxtaposés les uns par rapport aux autres sans réels espaces de transition (écotones)
TYPOLOGIES DES BERGES
On distingue deux typologies de berges sur le site :
- Une berge bétonnée est un quai réalisé en palplanches avec couronnement béton qui s’étend sur 65 mètres linéaires. Aucun fonctionnement de la halte n’est possible à ce jour en raison de l’effondrement du quai. Des travaux de réhabilitation sont prévus à l’automne.
- Une berge « naturelle » réalisée en enrochements qui s’étire sur 550 mètres.
Ces deux berges n’offrent que peu d’occasions de se rapprocher de l’eau (4 escaliers étroits en béton sur tout le linéaire du site). L’accès visuel à l’eau est restreint à cause de la végétation et des péniches qui peuvent devenir des obstacles visuels.
L’espace de la berge aménagée occupe une surface de4100m2 de l’Île. On y trouve un jardin aux allures de square urbain, une guinguette, des bancs, une pelouse arborée et un quai élargi.
On aimerait dans cet aménagement pressentir davantage l’atmosphère des berges naturelles et cette végétation caractéristique des bords de l’Oise au feuillage si pictural.
On observe que la halte actuelle est sous dimensionnée et obsolescante pour accueillir l’activité fluviale. Son redimensionnement et son repositionnement semblent essentiels.)
MARCHER ENSEMBLE POUR APPROFONDIR LE DIAGNOSTIC
Une marche exploratoire s’est déroulée le 19 juin 2021. Elle a permis aux habitants professionnels et associations de s’exprimer. Ces expressions seront prises en compte dans la définition du projet.
Marcher ensemble : discuter, observer en temps réel, se rappeler, expliquer, partager
POURQUOI
- Pour que les résidents puissent exprimer leurs opinions/réflexions sur leur vie quotidienne sur le territoire.
- Pour que les voisins qui ne se croisent pas forcement, aient une opportunité de partager leurs points de vue sur le futur du lieu.
- Pour prendre le temps de marcher ensemble dans les lieux partagés, du quotidien, et devenir temoins, en temps réel, des problèmes mais aussi des qualités de cet espace de vie.
En marchant, habitants, architectes et urbanistes ont l’occasion de discuter in situ sur la pratique et l’expérience du quartier.
SCÉNARIO 1 : S’OUVRIR SUR L’OISE
Le principe du scénario 1 est de travailler la transversalité un site en qui reliant la ville et la rue Marcel Martin et les berges de l’Oise
Les 2 balades parallèles à l’Oise ne se croisent pas, mais sont liées par ces percées, à la fois visuelles et programmatiques.
Ces percées « concentrent » la programmation et créent des séquences paysagères différentes (tête de pont/ patrimoine/Botin, espaces naturels/ découverte, cale, maison de l’ile, parvis, halte, guinguette, prairie active/sports/ loisir…)
La percée principale se situe en face de la maison de l’île, on peut réfléchir à un abattage ponctuel et/ou phasé des peupliers de rive, pour ouvrir les vues vers l’Oise, mais aussi pour prévoir la fin de vie de ces arbres
Cette percée joue un rôle essentiel dans le site puisqu’elle vient connecter la Maison de l’Île et la halte fluviale, créant ainsi une polarité centrale dans l’Île.
SCÉNARIO 2 : LES CHEMINS DE HALAGE
Le principe du scénario 2 est de renforcer le caractère longitudinal de l’Oise, des berges, du chemin de halage et de la rue Marcel Martin, et les différents « strates » paysagères
Chaque chemin a un caractère et une fonctionnalité/programmation différente :
La rue Marcel Martin, support des mobilités entre-quartiers, irriguant le site avec une piste cyclable, et offrant sur son linéaire des places de stationnement qui permettent ainsi de libérer le site de nappes de parking imperméabiliser et donc de favoriser une renaturation des sols.
Un front bati est également crée le long de cette rue, renforçant ainsi son caractère urbain et l’offre touristique du site (création d’hôtel, de restaurants…)
La balade active/loisir traverse le site et relie les berges et les polarités principales, support des agrès sportifs, les jeux, les tables de pique-nique ainsi que les terrasses de la guinguette.
La balade de la berge est une balade de détente contemplative. Elle permet le repos et la découverte de la nature, avec ses bancs/transats et ses points de vues sur l’Oise.
SCÉNARIO 3 : LA GUINGUETTE DE L’ÎLE
Le principe du scénario 3 est de s’appuyer sur le caractère inondable du site pour créer un paysage d’île / bord de l’Oise qui pourrait servir comme zone d’expansion des crues
Un véritable quai viendrait s’apposer à la maison de l’île, avec une éventuelle extension, lui (re)donnant cette identité insulaire.
Ces quais et pontons secs permettent la renaturation de milieux humides (roselières, boisement humide…) qui peuvent s’inonder, gérant ainsi les eaux pluviales et les crues de l’Oise.
Le niveau des eaux de l’Oise est à 22,75 ngf. La guinguette de l’île est à 25,00 ngf,tout comme le quai.
Les PHEC sont à 25,80 ngf environ. L’espace inondable pourrait être à 23,5 ou 24,00 ngf, ce qui permettrait de rester au niveau du sol à certains endroits du site tout en ayant une différence de niveau avec le quai de 1 ou 1,5m.